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8 janvier 2017

La damnation d'Ellianne et Sir James Dunreith (Black dragon)

Titre : "The Back Dragon"©Bolton/Claremont/dark horse

Case :  4 de la page 87

Auteurs : John Bolton et Chris Claremont

Editeur :
 Dark horse 

Date : 1985


Synopsis :

Année du seigneur 1193, dans les terres de l' Angleterre gorgées de meurtres et de traitrises. Réputé sorcier, le chevalier James Dunreith, exilé de son royaume par son roi Henry, revient à Glenowyn, son royaume. Il est pressé par sa reine de déjouer les plans d'un rebel au trône, un de ses anciens et meilleurs amis : Edmund de Valere. Mais ce dernier a été introduit aux arts magiques par sa fiancée Anne Glenowyn, et est prêt à tous les acrifices pour obtenir pleins pouvoirs. James Dunreith possède cependant une sorte d'aura, un dragon noir, qui lui offre certains pouvoirs paranormaux. Sur le chemin du retour, il sauve et fait la connaissance d'Elliane, la fille d'Edmund...

Un récit fondateur datant de la même période que Marada la louve, et qui, s'il ne présente pas encore le style peint gothique de l'artiste (voir mon article rétrospectif sur BDzoom), dévoile néanmoins de superbes planches noir et blanc, dans un dessin au trait classique magnifique. Le scénario, écrit par le même auteur, démontre une belle maîtrise de la part de Chris Claremont, déjà bien reconnu en cette année 1985 avec les épisodes cultes des Uncanny Xmen.... Et, bien que quelques longueurs soient ressenties par moment (voir le très bon article en anglais de Jeff Hebert, sur le site Heromachine (1)), on reste ébahit devant l'inventivité et l'originalité de l'histoire. L'aspect historique, assez peu fréquent sur cette période précise est très finement rendu et le fantastique prenant, voire angoissant par moment, se rapprochant même de l'horreur. Cf entre autre la scène du cercle de pierre ou le héros est entraîné sous terre par douze nones massacrées. Les passages de transformation et d'attaque des créatures démoniaques sont aussi particulièrement réussis. 

La case que nous retiendrons cette fois-ci n'est pas une des plus spectaculaires, ni l'une des plus graphiques. Quoi que. Elle prend place néanmoins à un moment clé du récit (attention spoiler) lorsque le seigneur Edmun de Valere, enclin à prendre le pouvoir sur le royaume, décide de sacrifier et son meilleur ami, et sa propre fille. Lors de la soirée banquet sensée fêter le triomphe de James Dunreith au tournoi de joutes, les faisant boire d'une potion magique, ceux-ci perdent leur raison, et se lancent dans une danse endiablée. Ils perdent tout self control, allant même jusqu'à forniquer devant l'Assemblée. 

P 118 ©Bolton/Claremont/Dark horse

1ere édition TPB US

L'idée , comme beaucoup d'autres dans le récit de Claremont, est osée, et surprend par sa spontanéité. Et la décadence qu'elle implique. Mais tout cela sert les desseins démoniaques du seigneur et notre angoisse permet de ressentir pleinement la transformation et les événements tragiques qui vont suivre. A cet instant précis, (scène de banquet seigneurial, belle jouvancelle blonde dansante...) l'ombre d'Alex Raymond et de Flash Gordon plane sur le récit .

p122-123 : >Moebius, Winston Smith, Foster..les influences sont multiples sur certaines planches.

Ce n'est pas l'un des moindres atouts de ce roman graphique, qui permet de le poser comme l'une des pièces maitresse du médium, malgré le fait qu'il n'ait jamais été traduit intégralement en français, et on tentera les quelques raisons suivantes pour l'expliquer : 

La langue utilisée, pour un réalisme accru au niveau historique est le gaélique, peu facile à comprendre (et traduire), tandis que les rebondissements nombreux et détonants, s'il font montre d'une expérience scénaristique certaine, ont tendance à complexifier le récit au point de l'embrouiller quelque peu sur la longueur. 

Ceci dit, à l'inverse d'albums d’héroïque fantasy auxquels le public franco belge est davantage, il me semble, habitué que le sword and sorcery présenté ici, (Conan étant l'autre grande référence), albums souvent assez basiques dans leurs synopsis, on ne peut que louer la complexité de l'intrigue et des dénouements de celui-ci, qui réserve de nombreux agréables et mémorables passages. 

 Souvenons-nous :  "Ce sont souvent les artisans de la victoire qui restent dans l'ombre". 

 

(1) http://www.heromachine.com/2008/10/13/retroview-black-dragon/

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