Singing under the stars (a space mood indigo)
Où l'on revient, après une petite récréation Jacobsienne un peu "hors-sujet", à l'objet initial de ce blog, à savoir extraire une case particulièrement remarquable d'une bande dessinée, afin de mettre en exergue ses qualités intrinsèques ainsi que celles de son support.
Aujourd'hui :
Titre : The Books of magic
Les auteurs : Neil Gaiman (scénario) et Paul Johnson (dessin)
l'Editeur : DC comics/Vertigo
La date : 1990 -1991
La page/la case : p.168 (approx.), case 1+
Le contexte :
Nb : On se reportera utilement avant lecture de cette note à l'essai complet de ce roman graphique publié récemment sur le blog d'hectorvadair.
... Thimothy et Mister "E" sont à la fin des temps et "flottent" dans le néant lorsque le quinquagénaire aveugle demande au jeune garçon ce qu'il voit. Celui-ci répond : "Je ne sais pas, cela est si étrange...
Tout dans l'espace vient à notre rencontre. Toutes les étoiles tombent. Toutes les lumières s'éteignent. Et c'est une étrange sorte de couleur".
- " Quelle couleur, dis-moi ?"
"Um, c'est une sorte de violet-bleu. Quelque soit la couleur à la fin de la fin du spectre. ... Indigo !? (...) "
Mister "E" explique alors qu'à l'inverse de notre temps qui possède un fond rouge (?), comme les étoiles et les galaxies s'éloignent de nous dans un univers en expansion, ici, l'univers touche à sa fin et ce que Thimothy peut voir est un fond bleu, comme tout retourne au centre. ... Un fond indigo !
Et Mister "E" d'acquiescer, puis d'entonner le "Mood indigo" de Duke Ellington.
Scène magique s'il en est, où un quinqua psychopathe aveugle en pardessus, perdu au fond du temps et de l'univers se laisse aller à un petit blues vocal sous une pluie fine d'étoile pouvant évoquer "Singin' in the rain"; avant de définitivement péter les plombs, 10 pages plus loin en utilisant son pieu ensanglanté contre le garçon.
Tout le talent de Neil Gaiman réuni en une seule scène et magnifié par le dessin superbe de Paul Johnson.
Magique, et terrible !